On m'a raconté un jour comment un scientifique avait découvert que les éléphants pouvaient "communiquer" à distance au moyen de sons infrabasse. Il avait posé son enregistreur à bande magnétique à proximité d'un groupe d'éléphants toute une journée. Le soir venu il écouta la bande mais il n'y avait rien d'intéressant à écouter; que le vent et les oiseaux... Lassé d'écouter sa bande d'une traite il appuya sur le bouton d'avance rapide et découvrit alors une succession de sons qui semblaient différents de ce qu'avait enregistré son magnétophone. C'était le son qu'il recherchait. En accélérant la bande, le son devenait audible à l'oreille humaine.
De même une expérience similaire a été mené avec les chauve-souris au moyen de microphones capables de capter des sons hautes fréquences. En ralentissant la bande ces ultrasons devenaient audibles et on pu déterminer la façon dont elles repéraient leurs proies.
Parmi tous les effets sonores dont on dispose pour transformer un son, la vitesse (le pitch dans le jargon) est de loin le plus fascinant parce qu'il permet de déployer l'éventail des fréquences et d'y découvrir des textures insoupçonnées. On décèle des harmoniques qui nous échappaient. Le temps se dilate ou se contracte en interaction avec la matière même. L'échelle de notre écoute se modifie à mesure que des fréquences se déplacent dans le spectre sonore audible.
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2 commentaires:
Nous autres monteurs sons utilisons beaucoup le pitch pour ralentir ou accélérer des sons assez courts, nommés dans le jargon "les effets".
Pourtant le pitch est bien plus intéressant sur les ambiances, particulièrement les sons de forêts. Il m'est arrivé ainsi de créer un son super flippant de forêt du néolithique, avec pour base une petite prairie rassurante, ralentie jusqu'à transformer le moindre canari en ptérodactyle hurlant...
Ainsi on comprend mieux que les oiseaux viennent des dinosaures...
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